La Générale, un projet


L’association La Générale Nord-Est a pour but de gérer et d’animer un laboratoire de recherches et de créations dans les domaines artistiques, culturels et sociaux. L’association s’envisage comme une coopérative de création dans ces trois secteurs.

LOC_Entr-eUsine.jpgLa Générale Nord-Est est le prolongement d’une autre association, « La Générale », existant depuis le 9 février 2005 dans des locaux situés 10-12 rue du général Lasalle dans le 19ème arrondissement (locaux fermés en septembre 2007). Son activité, très riche, avec près de 5000 artistes et associations accueillies en deux ans et demi, démontre la nécessité de notre projet à Paris et en Ile-de-France.

Selon la convention d’occupation signée le 17 Janvier 2008 avec la Mairie de Paris, les activités de notre association s’installeront avant la fin de l’année 2008 au 14 avenue Parmentier, dans le 11e arrondissement de Paris. Ce lieu se situe dans le Nord-Est parisien à proximité de nombreux quartiers classés en politique de la Ville (Belleville par exemple).

En offrant un espace de travail et de réunion aux nombreux artistes et associations qui oeuvrent dans ces quartiers, « La Générale Nord-est » répond au déficit de structures de production par rapport aux nombreux lieux de diffusion et s’inscrit ainsi comme le maillon manquant du réseau culturel de ces quartiers.

L’association se fixe donc pour objectif de développer les moyens de production artistique par la mutualisation d’outils performants (salles de répétition, de réunion, de montage cinéma, laboratoires de technologies libres, etc..), et de favoriser le lien social à Paris en invitant les publics à participer à la vie de ce laboratoire.

La nécessité et la singularité de la Générale Nord-Est dans le réseau culturel parisien reposent sur les principes suivants :

1/Un laboratoire mutualisé de création et d’expérimentation artistiques
La Générale Nord-Est est un outil qui permet à des artistes de toutes disciplines de travailler d’une manière originale et adéquate aux besoins de la création.
Ses utilisateurs sont les membres de la Générale et leurs invités.
Elle fournit d’abord un outil de création gratuit (ateliers, plateaux, base technique) et ponctuellement de diffusion, qui fonctionne avec une programmation souple permettant la réactivité, ce qui la distingue des institutions culturelles habituelles.
Elle favorise la mutualisation des moyens et la rencontre des disciplines. Par ce mode de fonctionnement, elle permet aux artistes de travailler et pour ceux qui le souhaitent de montrer leur travail, qu’il soit achevé ou en cours.
La Générale est un laboratoire expérimental, un lieu de travail, d’échange.

2/Un espace de culture en prise avec la cité
La Générale Nord-Est crée des passerelles concrètes entre l’art et la population. L’invitation, un de nos principes fondateurs, se traduit par l’ouverture du lieu aux associations du quartier. Celles-ci sont amenées à participer en tant que membres du collectif.
La mitoyenneté des pratiques artistiques et politiques constitue un moteur de la création, nourrie par la rencontre de publics aux origines culturelles, économiques ou géographiques différentes.
Elle favorise la rencontre et la coopération, et stimule la fabrication de l’espace public.
Les artistes de la Générale Nord-Est tissent des liens avec la population bien souvent parce qu’ils habitent ce quartier ou les environs. Cette proximité a des conséquences importantes en termes de pratiques artistiques et de diffusion. Elle rend possible un foisonnement d’activités.
Les gens viennent, parce que c’est à côté et qu’il y a toujours quelque chose à découvrir. La proximité opère une désacralisation de la pratique artistique et de la rencontre avec l’art sur un mode empirique.
Les activités de la Générale Nord-Est s’organisent autour de quatre pôles : le Pôle Artistique, le Pôle Laboratoire social et vie associative, le Pôle Réflexion et débat théoriques, le Pôle Laboratoire d’expérimentation d’informatique, de technologie et d’art libres.

Le 14 avenue Parmentier, Paris 11
Ancien centre de distribution d’électricité EDF caractéristique de l’architecture industrielle du début du siècle, le 14 avenue Parmentier possède une superficie de 500 m2 au sol et une hauteur de 9 mètres sous plafond.
Après mise aux normes de sécurité (travaux en cours par la Ville de Paris), il sera composé de neuf espaces différents, répartis sur deux niveaux et modulables au gré des projets :
1 espace central polyvalent au rez-de-chaussée, habilité à recevoir du public (jauge : 100)
1 foyer/cuisine, lieu de vie commune,
5 ateliers/salles de répétition, situés sur les deux niveaux
1 salle de réunion
1 local technique (stockage)
Le lieu central est un espace modulable pouvant servir à des répétitions, des tournages, des expositions, des réunions, des débats. Les espaces de travail sont des ateliers mutualisés.



Du collectif aux espaces mutualisés

La responsabilité et les orientations du lieu sont confiées à un collectif d’artistes et d’associations qui par leur expérience, leur connaissance des besoins, définissent eux-mêmes leur champ d’action.
Le collectif de La Générale Nord-Est est représenté par l’association « La Générale Nord-Est » dotée d’un bureau et d’un comité d’administration élus en assemblée générale par les membres adhérents et à jour de leur cotisation.
Le comité d’administration se réunit régulièrement pour organiser les activités de la Générale Nord-Est et discuter collectivement des projets et de leur diffusion. Cette réunion permet la gestion des activités impliquant les publics et comprend une commission technique tournante qui gère les problèmes de maintenance du lieu.

Invitation, accueil et réactivité : un fonctionnement original
La Générale Nord-Est est un laboratoire culturel, fonctionnant sur le principe de l’invitation et de la réactivité.
Les activités s’inscrivent soit dans un pôle, soit dans une transversalité des pôles, et toujours dans le respect du projet de la Générale.

Le collectif de la Générale Nord-Est rencontre tous les artistes et toutes les associations qui en font la demande pour travailler au sein des lieux dont elle dispose. Elle peut également solliciter certains artistes et associations avec lesquels le collectif souhaite travailler. Chacun des projets accueillis est associé à un ou des référents, membres permanents du collectif.

Chaque pôle regroupe des activités et des projets bien identifiés, définis dans la durée mais aussi des espaces et des bases techniques disponibles pour des expériences non programmées. La Générale a appris de son expérience passée qu’elle ne peut jouer son rôle pleinement qu’en évitant une programmation trop rigide. Le dispositif doit rester ouvert, favoriser la communication, la collaboration, la mutualisation des outils et des expériences, et conserver sa disponibilité à l’imprévu et au transitoire.

Pour toutes les activités du Pôle Artistique, la Générale Nord-Est est d’abord un outil de travail (75% de résidences, invitations, répétitions), ensuite un lieu de diffusion (25% d’ouverture au public).

Tous les référents du Pôle Artistique sont des membres usagers du lieu. Outre leur propre travail, ils invitent des artistes (compagnies de théâtre, écrivains, cinéastes et vidéastes, plasticiens) qui utilisent le lieu pour leur travail : répétitions, tournages, montage, écriture, arts plastiques.

Laboratoire mutualisé des Arts vivants
À l’heure où les temps de création sont de plus en plus raccourcis, où la recherche, la tentative paraissent de moins en moins possibles, où il devient toujours plus difficile de monter un spectacle ou de le présenter au public, la Générale Nord-Est propose aux artistes et compagnies qui en ont la nécessité des espaces propices à l’intimité et à la temporalité de la création de la recherche.

Référents : Rozenn Biardeau, Elsa Bosc, Yaël Elhadad, Cyrille Labbé, Paul Moulin, Céline Perot, Hakim Romatif, Maïa Sandoz, Jean-Philippe Stassen, Anisia Uzeyman, Christine Tiana. Le Laboratoire regroupe des acteurs, metteurs en scène, auteurs et une administratrice.

Les résidences concernent aussi bien l’écriture que les répétitions, sur des durées pouvant varier de quelques jours à plusieurs semaines. Nous construisons ici un lieu de ressources, un lieu d’échanges et de confrontations fertiles. Nous voulons poursuivre la réflexion sur la pratique, l’éthique, l’esthétique, des arts vivants aujourd’hui et la mettre en acte dans sa diversité et sa singularité.

L’accueil et l’invitation des compagnies ne dépend pas d’une vision a priori, le multiple nous intéresse: nous prenons le temps de rencontrer ceux qui nous sollicitent ou que nous sollicitons. Nous importent la force de proposition, l’énergie de travail, l’esprit collectif.

La Générale offre par ailleurs aux compagnies qui travaillent en son sein la possibilité de présenter une étape de travail ou une création au public ainsi qu’à des partenaires potentiels (théâtres et structures de diffusion).

Le Laboratoire Mutualisé du 7° Art
Le cinéma à Paris a besoin d’un laboratoire de création et d’expérimentation artistiques. La Générale Nord-Est se propose aussi d’être une salle de diffusion, et de mettre à disposition des cinéastes un outil de travail mutualisé, un lieu de résidence pour les auteurs, un lieu de tournage et de répétitions pour les acteurs et les réalisateurs, des bancs de montage, du prêt de matériel pour les jeunes équipes ainsi que pour les associations membres de la Générale.

A la Générale ils trouveront ainsi un écho, un retour du public qui leur permettra d’avancer dans leurs recherches et de provoquer un débat. En interaction avec l’ensemble des activités de la Générale, la salle de cinéma diffuse des oeuvres venant enrichir les problématiques proposées et abordées à travers les autres médiums (pièces, débats, expositions…).

La salle de cinéma a pour ambition de s’ouvrir au quartier, de différentes manières, en proposant par exemple des cartes blanches aux habitants ou en participant aux différents projets de la Ville.

Le Laboratoire Mutualisé du 7° Art est un espace ouvert, un lieu de rencontre et d’échange autour du cinéma, entre professionnels et débutants.Chaque équipe accueillie peut y trouver le temps et les moyens techniques qui lui sont nécessaires. Un bureau tourne en fonction des besoins : écriture, post-production, montage image et montage son. Les équipes pourront à tout moment projeter les films en cours de fabrication dans la salle de cinéma.

Le Pôle cinéma met à disposition, pour des périodes pouvant s’étendre de quelques jours à plusieurs mois, un espace de travail où des scénaristes peuvent écrire dans des conditions adaptées à leur besoin. Nous portons une attention particulière aux écritures collectives, aux cinéastes étrangers, aux jeunes équipes mais aussi aux démarches expérimentales et innovantes.

Référents : Delphine Dumont, Jean-Charles Duboc, Maïa Sandoz, Eric Thebault


Reflexion et Debats Theoriques
LOC_OuvriereVis.jpgLe pôle théorique Nord-Est veut être un lieu de recherches indépendant, un laboratoire de réflexion et d’échange des idées. Son fonctionnement associe le travail de groupe lié à la pratique de la Générale, et l’ouverture à la population du quartier, selon les modalités suivantes :

Des cycles de travail et de débats autour d’un thème.
Ce thème est choisi collectivement par les membres de la Générale Nord-Est. Il fera l’objet de journées d’études autour d’une question ou d’un livre (une journée mensuelle) et de débats avec des invités (un par mois). Six rendez-vous sur trois mois sont ainsi ouverts à tous ceux qui le souhaitent, autour d’une question théorique.

La journée mensuelle de l’art contemporain.
L’art contemporain est l’art d’aujourd’hui, mais il est inconnu du plus grand nombre et lui reste largement incompréhensible. Il tend donc à rester confiné à un monde restreint composé d’artistes, de commissaires d’exposition, de conservateurs, de marchands et de collectionneurs. C’est dommageable à tous.
Une journée par mois, un artiste (membre de la Générale ou invité) prend en charge la « Journée de l’art contemporain », autour d’une oeuvre (la sienne ou celle d’un autre), d’un thème ou d’une question de son choix.

Le cours de philosophie populaire.
Le pôle théorique Nord-Est propose un cours hebdomadaire de philosophie populaire (2 heures). Le cours est assuré par un professeur rompu à ce genre d’exercice.
D’autres projets sont appelés à se développer, notamment sur l’articulation des arts et des sciences dans leur rapport à la vie culturelle et sociale.

Référents : Emmanuel Ferrand, Pierre Lauret, Eric Thébault


Laboratoire d’informatique et de technologies libres
Certains grands projets artistiques institutionnels font appel à une débauche de moyens technologiques. D’une manière générale, le grand public est saturé d’offres technologiques en perpétuelles évolution (téléphonie, internet, etc...).

A La Générale Nord-Est, on se propose de démystifier la technologie, de montrer qu’on peut faire beaucoup avec une économie de moyens, compensée par un peu d’astuce. Cela s’inscrit dans le cadre d’une réflexion critique sur l’art et la technoscience, qui nous semble salutaire, alors que beaucoup de nos concitoyens semblent prêts à accueillir toute nouvelle «avancée» technologique sans en mesurer les dérives potentielles. Apprendre à détourner la technologie reste le meilleur des contre-pouvoirs et un bon antidote aux peurs irrationnelles.

Et puisque la science s’est éloignée de l’idéal humaniste pour devenir un enjeu de pouvoir, de production, et d’intimidation, il nous semble fondamental, afin de rendre ce pouvoir aux citoyens, de se placer dans le champ du savoir libre et «open source».

On y produit dans une optique non commerciale et hors institution des dispositifs pour des artistes plasticiens, performers ou musiciens. Cette démarche s’inscrit dans le mouvement du logiciel libre. On propose au public (en petit groupes) des ateliers de détournement technologique: «circuitages / circuit bending», au cours desquels il peut apprendre à donner une nouvelle vie aux rebuts et aux «déchets» de notre société de gaspillage. On offre une contribution technique à l’organisation d’événements, concerts, performances,... en relation avec cette thématique science-arts-technique-société ou non. On propose des systèmes informatiques libres clés en mains aux milieux associatifs et aux acteurs sociaux, à partir de matériel recyclé et sur le mode de la donation. On propose aux artistes une offre de formation aux logiciels libres audio et vidéo, ainsi qu’un soutien sur les questions des licences et de la protection des oeuvres numérisées, afin de garantir leur exploitation comme patrimoine de l’humanité.

Référents : Associations ana-R, Emmanuel Ferrand.

Laboratoire Social et Vie Associative
P1010355.JPGLa Générale souhaite accueillir les associations et collectifs sur la base de leurs besoins et de leur travail social sur le quartier. Elle a le projet de proposer une offre originale et complémentaire de la Maison des Associations et des structures existantes. Par son histoire comme par son projet originel, elle a vocation à être un lieu d’accueil et un outil de travail pour les associations, collectifs, et groupes répondant avant tout aux trois critères suivants :
1/Les associations et collectifs non enregistrés en préfecture.
Ces groupes, comme les Réseaux Educations Sans Frontières ou les Collectifs de Sans Papiers, ne constituent pas des associations régulières, et n’ont pas toujours accès aux structures officielles, alors qu’ils peuvent mener sur le plan local une action politique et sociale très dynamique.
2/Les associations et collectifs qui ont régulièrement besoin de se réunir dans des locaux plus vastes que les salles offertes par la Maison des Associations.
3/ Les associations et collectifs dont l’action est centrée sur l’intégration, la valorisation des cultures étrangères, le vivre ensemble pluriel dans la ville.

Le pôle associatif et social de la Générale Nord-Est peut s’adosser au bilan de ce qui a été réalisé en deux ans sur le quartier Belleville, pour s’ouvrir à un nouveau quartier et à de nouvelles perspectives. A Belleville, la Générale a accueilli, en leur donnant des lieux de réunion et des bureaux, des collectifs comme l’ALIF (coordination parisienne des sans papiers), l’AMAP 19°, le Collectif Sans Papiers du 19°, le Droit Au Logement (DAL), UCIJ 19-20 (désormais Quartiers Solidaires Belleville), et des groupes d’activistes comme la Brigade activiste des clowns, Débordement Radio, Drakkart. Tout en maintenant ses liens avec certains de ces collectifs, la Générale Nord-Est va désormais se lier à des associations et des collectifs nouveaux, sur la base des critères mentionnés plus haut.

La Générale Nord-Est est prête à mettre en synergie son dynamisme propre avec celle d’associations désireuses d’engager des projets innovants et des événements exceptionnels sur l’arrondissement.

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